Retour sur la semaine de l’Assemblée des Français de l’étranger de mars 2025 durant laquelle j’ai siégé en tant que vice-présidente de la commission de l’enseignement, des affaires culturelles, de la francophonie et de l’audiovisuel extérieur. Nous y avons abordé la Francophonie en auditionnant Paul Rodin, le directeur de la Cité internationale de la langue française de Villers-Cotterêts. Nous avons eu l’honneur d’entendre une présentation de la Cité et de ses activités, ainsi que de la sociologie de ses publics à l’heure du numérique.
Nous avons également eu l’honneur d’accueillir le ministre délégué chargé de la Francophonie et des partenariats internationaux, M. Thani Mohamed-Soilihi. La question de la coordination des offres de formation et des différents acteurs de la francophonie et de la langue française se pose.
L’enseignement a constitué le second thème de nos travaux, avec l’audition de deux établissements partenaires (le Groupe Odyssey Education et IEG – International Education Group), qui ont présenté leur historique, leur projet éducatif alliant bilinguisme et excellence pédagogique, l’accord-cadre avec l’AEFE et leur stratégie de développement. Une résolution a été déposée pour rappeler aux chefs d’établissement relevant de l’AEFE qu’ils sont invités à convier les conseillers des Français de l’étranger au conseil d’établissement de leur circonscription, en tant que membres siégeant avec voix consultative. Puis un état des lieux du réseau AEFE a été présenté :600 établissements scolarisant près de 400 000 élèves. On note une baisse du nombre d’élèves Français, un plus grand nombre de nationaux et un nombre égal d’étrangers tiers.
Au niveau de la répartition dans les différents cycles d’enseignement, il y a une baisse en pré élémentaire de 2,3% alors que les effectifs se maintiennent dans les autres niveaux. Une diminution démographique de la natalité expliquerait cette baisse. Lors de nos échanges, nous avons abordé un point budgétaire sur le taux de la pension civile qui grève le budget de l’AEFE. Cela représente une charge que le MENJ n’assume pas. Cette charge n’est pas compensée totalement et elle s’alourdit d’année en année. Pour 2025, cela représente 9 millions d’euros.
Nous avons aussi évoqué la question du bornage pour les enseignants détachés puisque dès cette année et surtout l’an prochain, de nombreux enseignants auront fait leurs 6 années de détachement. L’AEFE manifeste sa forte inquiétude concernant cette échéance au sujet du recrutement des personnels enseignants. Ue resolution a été deposée sur ce sujet.
S’agissant de l’aide à la scolarité, le constat est sans appel : une chute du nombre de boursiers de 25 000 à 20 000 sur notre mandature AFE. Cette baisse peut s’expliquer par la variation du montant de la CPS, de l’IPPA et la baisse du nombre de demandeurs.
Le budget exécuté en 2024 s’élevait à 107,6 millions d’euros, dont 2,4 millions pour les bourses AESH. Le budget 2025 est provisionné à hauteur de 107,2 millions d’euros, dont 2 millions d’euros pour les bourses AESH. Notre Commission juge cette enveloppe insuffisante (cf. notamment la hausse des droits d’écolage). Nous avons déposé une résolution pour lancer une réflexion globale sur la mixité sociale au sein des établissements du réseau de l’AEFE.
Notre commission est fortement impliquée dans les assisses de la protection sociale pour les Français de l’étranger à la demande du gouvernement sur le sujet des bourses scolaires et bourses AESH. Nous ne manquerons pas de vous informer du résultat de ces assisses en octobre 2025.